Du feu de bois à
l'électricité.
Le mode d'éclairage des phares a
varié selon l'époque .
A l'antiquité , les phares étaient
des tours à feux au sommet desquels
brûlaient à l'air libre des feux de
bois ou de charbon de terre. Plus tard ces foyers
furent remplacés par des lampes à
l'huile placés au centre d'un
réflecteur sphérique .
Une révolution de l'éclairage
maritime apparaît à la fin du
18ème siècle .Tout d'abord les
réflecteurs sphériques furent
remplacés par des réflecteurs
paraboliques qui assurent le parallélisme
des rayons lumineux réfléchis . En
même temps fut mis au point la lampe Argand
du nom de l'inventeur qui consistait à
brûler l'huile sur une mèche
circulaire ( favorisant un courant d'air
intérieur ) avec une cheminée en
verre améliorant ainsi la combustion de
l'huile et évitant le dépôt de
suie sur les réflecteurs .L'ingénieur
Teulère fut le premier à essayer le
système en 1790 au phare de Cordouan .
Puis intervient Augustin Fresnel .Il eut
l'idée en 1819 de substituer de grandes
lentilles en verre aux réflecteurs
métalliques qui entraînaient une perte
de lumière importante . Il mit au point sa
lentille à échelons . Celle-ci
comprend une lentille convexe entourée d'une
série de couronnes concentriques de section
triangulaire . Le montage des couronnes est
réalisée de façon à ce
que les rayons réfléchis soient
parallèles à l'axe de la lentille
centrale .
L'ensemble du nouveau système donnait une
puissance lumineuse 3 fois supérieure
à celle obtenue avec les réflecteurs
paraboliques .Le phare de Cordouan fut le premier
à être équipé de ce
dispositif en 1823 .
L'invention de Fresnel est toujours employée
aujourd'hui à part quelques
perfectionnements de détail .
Une autre amélioration revenant à
Fresnel est la rotation de l'appareil lenticulaire
. Il remplaça les galets par une cuve
remplie de mercure dans laquelle flotte l'appareil
. Le système fut essayé en 1880 par
l'ingénieur Bourdelles .
Une autre révolution est récemment
intervenue dans l'éclairage maritime ,c'est
l'automisation des phares qui fait suite à
leur électrification . Le premier phare
automatisé fut celui de Nividic à
Ouessant en 1936 . Il était alimenté
en électricité par des câbles
supportés par 2 tours construites entre le
phare et Ouessant , soit 800 m . A partir de 1970 ,
l'automatisation prit un nouveau départ .
Elle s'est achevée avec les phares d'Armen
en 1990 , la Jument en 1991 , les Pierres Noires en
1992 , le Four en 1993 et la Vieille en 1995 .
L'automatisation entraîne évidemment
l'abandon du gardiennage des phares par les hommes
.Aujourd'hui , en Bretagne , seuls les phares de
Kéréon , Sein , et de l'Ile Vierge
restent gardiennés .
Espérons que cette révolution
n'entravera pas la conservation de notre patrimoine
maritime .
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